Revue de presse de fin janvier

Revues de presse

Notre seconde revue de presse de 2023 aborde le dernier sondage de la CORPIQ, dont les résultats ont été relayés par divers médias. Il est par ailleurs question des défis auxquels les propriétaires de logements locatifs sont confrontés.

Revue de presse de fin janvier

Par Corinne Laberge

 

Sondage de la CORPIQ sur les perceptions des locataires et réactions à la hausse des loyers 2023 proposée par le TAL

D’emblée, le titre de cet article de Noovo info, « Les propriétaires feraient le bonheur de 87 % des locataires », est pour le moins éloquent. « Alors que la pénurie de logements et la hausse des coûts pour se loger sont des sujets d’actualité, un sondage de L’Observateur met en lumière les bonnes relations entre les propriétaires locatifs et leurs locataires. Le sondage, mené pour le compte de la CORPIQ, fait savoir que 87 % des locataires interrogés jugent avoir une bonne relation avec leur propriétaire », rapporte-t-on. Précisant que « 47 % des répondants jugent avoir une très bonne relation avec le propriétaire de leur logement alors que 40 % qualifient cette relation de “ plutôt bonne ? ».

Le Journal de Montréal a, pour sa part, titré « L’augmentation de loyer conforme aux attentes de la majorité des locataires ». Selon les données du sondage de la CORPIQ concernant la hausse de loyer en 2022, « 86 % des locataires interrogés jugent “ respectable ? l’ajustement annuel de leur loyer, tandis que 44 % d’entre eux évoquent une augmentation “ conforme ? à leurs attentes », est-il indiqué. En outre, 16 % ont déclaré que le prix de leur logement n’a pas augmenté l’an dernier.  

Le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Marc-André Plante, note dans le texte que « À l’aube des recommandations du Tribunal administratif du logement (TAL) pour 2023, il importe de souligner que les propriétaires locatifs ont fait preuve, encore une fois, de souplesse pour déterminer, en collaboration avec les locataires, des ajustements de loyer annuels ».

Intervenant aussi dans ce papier de TVA Nouvelles suivant l’annonce de l’augmentation de 2,3 % proposée par le TAL cette année (ce pourcentage exclut la hausse des taxes foncières et des primes d’assurance), M. Plante estime qu’il s’agit d’une « hausse raisonnable ». Rappelant que se loger dans l’ensemble du pays coûte près de 51 % de plus qu’au Québec, il souligne que « Les propriétaires devront (eux aussi) assurément absorber une part de l’inflation qui est relativement difficile dans le secteur de la rénovation-construction ». Ainsi, « pour chaque 1000 $ d’amélioration (…) cela a un impact d’à peu près l’équivalent de 3,10 $ - 3,20 $ » sur le prix du loyer, explique-t-il.

Sachant qu’un propriétaire n’aura un retour sur ses investissements en travaux majeurs que 26 ans plus tard, les règles devraient être revues à son avis. Particulièrement dans un contexte de parc immobilier vieillissant.  

Les défis à relever par les propriétaires locatifs au Québec

En date du 20 janvier, Le Nouvelliste relatait le cas d’un propriétaire de logements de Saint-Édouard-de-Maskinongé qui, exaspéré par les situations auxquelles il raconte avoir dû faire face – dont « 30 000$ de dommages en raison de l’insouciance de ses locataires » – a l’intention de vendre sa dernière propriété. Bien que les situations d’insalubrité et de dommages importants causés au logement « demeurent heureusement l’exception », indique le directeur des affaires publiques de la CORPIQ dans l’article, elles sont hautement irritantes pour les propriétaires concernés. « Ce sont des démarches très coûteuses et dans 80 % des cas, le locataire est non solvable. Les démarches devant le Tribunal peuvent prendre jusqu’à deux ans et c’est le propriétaire qui a le fardeau de la preuve », soulève Marc-André Plante.

Les mauvais payeurs donnent également du fil à retordre et la procédure du TAL peut s’avérer plus longue que prévu. « Pour un défaut de paiement, ça prend au moins deux à trois mois. Mais quelqu’un qui sait comment ça marche peut étirer ça de sept à neuf mois, facile. J’en ai une (locataire) pour qui ça a pris dix mois. Mais maintenant, elle conteste la décision du juge, alors on va perdre encore trois ou quatre mois », y déplore le propriétaire cité.

« Selon la CORPIQ, l’ensemble des 250 000 propriétaires de logements locatifs au Québec perdent annuellement 250 millions $ de cette manière », lit-on. Les plus petits propriétaires ayant moins d’une vingtaine de portes sont davantage impactés. « Quand ils perdent un ou plusieurs loyers pendant l’année, ça vient affecter leurs finances, parce qu’ils ne répartissent pas cette perte sur un vaste parc de logements », remarque M. Plante. Si les petits propriétaires demeurent toujours majoritaires au Québec, plusieurs sont vieillissants et certains choisissent de revendre à de grandes entreprises.

D’autre part, le manque de logis reste un enjeu. Tel que rapporté par Métro, « Ottawa est interpelé par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), qui lui demande d’intervenir rapidement pour bonifier l’offre de logements au Québec et ainsi accroître l’abordabilité pour la population ». L’organisation « évalue qu’il manque actuellement 100 000 habitations au Québec afin de simplement rétablir l’équilibre des marchés », est-il souligné .

Finalement, les hausses répétées du taux directeur de la Banque du Canada représentent sans doute le défi de l’heure. Cet article publié par Énergie 94.5 avant l’annonce officielle préparait le terrain, affirmant que « la plupart des banques commerciales prévoient une augmentation d’un quart de point de pourcentage ». Le 25 janvier, la nouvelle est tombée : la banque centrale a ajusté son taux directeur de 4,25 % à 4,50 %, sa huitième hausse en moins d’une année.

La montée des taux d’intérêt affecte particulièrement les propriétaires locatifs, qui n’ont malheureusement pas l’occasion d’accroître leur revenu en conséquence afin d’atténuer le choc. Les petits et les premiers acheteurs de plex se retrouvent dans une position fragile et difficile. Ceci aura d’ailleurs un impact sur l’intensité des rénovations de logements en 2023, considérant les faibles marges de manœuvre des propriétaires locatifs. La CORPIQ multipliera les représentations à cet effet au cours des prochaines semaines. 

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