Revue de presse de fin mai

Revues de presse

La dernière revue de presse du mois se penche sur le rapport « Proposition pour une offre de logements de qualité, diversifiée, et présente sur tout le territoire du Québec » réalisé par la firme Aviseo Conseil à la demande de la CORPIQ. Il est également question du registre des loyers que l’organisme Vivre en ville projette d’instaurer.

Revue de presse de fin mai

Par Corinne Laberge


Dévoilement de l’étude Aviseo

Ce communiqué de presse de la CORPIQ effectue un retour sur l’événement L’Avenir du secteur locatif au Québec qui s’est tenu le 9 mai et lors duquel le rapport Aviseo a été dévoilé.

Les présentations qui se sont déroulées au cours de l’après-midi y sont résumées. Parmi les invités ayant pris la parole, Jean-Pierre Lessard et Andréanne Gosselin responsables de l’étude chez Aviseo; Jean-Marc Fournier —Ancien ministre des Affaires municipales et Président & directeur général, IDU; Guillaume Tremblay —Maire de Mascouche; Claude Foster —Président & directeur général de la Société d’habitation du Québec; Line Beauchamp —Conseillère stratégique et ex-ministre du gouvernement québécois; Luc Godbout —Professeur titulaire à l’Université de Sherbrooke et Claude Chapdelaine —Fondateur et premier président de la régie du logement;  Mario Polèse —Professeur émérite à l’Institut national de la recherche scientifique; Maxime Rodrigue —Président & directeur général de l’APCHQ; Julie Favreau —Avocate, directrice stratégie et immobilier —ESG impact; et Rémy Trudel —Ancien ministre des Affaires municipales et professeur à l’École nationale d’administration publique (ENAP).

« Tous s’entendent pour dire que le rapport Aviseo constitue une base de faits solide pour permettre aux décideurs de passer à l’action, du moins à prendre les orientations pour sortir le plus rapidement de cette crise du logement. (…) En ce sens, Aviseo recommande de multiplier les efforts pour augmenter l’offre, et évalue à au moins 130 000 logements à être construits au cours des 10 prochaines années », rapporte-t-on.

Cet autre communiqué de la CORPIQ aborde en détail les données de l’étude menée par la firme spécialisée en économie et en stratégie. Les objectifs sont d’abord exposés : « 1) présenter une base de faits scientifiques et objectifs permettant d’illustrer un portrait de l’offre et de la demande, 2) identifier les principaux défis auxquels est confrontée l’habitation locative et 3) proposer des pistes de solutions pour résorber la crise du logement et éviter qu’elle ne se répète ».

Le contenu est ensuite divisé en quatre segments. Dans le premier « Portrait des locataires : le Québec se distingue du reste du Canada », on apprend que « 52 % des ménages locataires sont constitués d’une seule personne, une hausse de 6 points de pourcentage en 20 ans. Conjugué avec la croissance démographique, cet accroissement a changé le portrait du secteur locatif, faisant chuter la disponibilité ». Il est en outre confirmé que se loger coûte moins cher au Québec que dans le reste du pays. « Les ménages locataires québécois allouent en moyenne 18,1 % de leurs revenus bruts à leur logement, contre 22,9 % dans le reste du Canada », est-il précisé.

Le second segment « Un parc locatif en croissance, mais sous tension » mentionne d’emblée le fait que, « Entre 2012 et 2021, la croissance du parc immobilier locatif primaire a atteint 30 % », mais aussi que « C’est la RMR de Montréal qui a connu la plus forte croissance au cours des 10 dernières années, en hausse de 35 % ». Pourtant, les taux d’inoccupation demeurent en baisse. « Aviseo estime qu’il manquait 16 300 logements locatifs afin de retrouver un taux d’inoccupation d’équilibre de 3 % dans le marché québécois en 2021 », stipule le communiqué. L’économiste et associé d’Aviseo Conseil, Jean-Pierre Lessard, souligne que « Le marché locatif en habitation est sous pression et l’offre actuelle ne correspond pas à la demande sur le terrain. Le tout dans une conjoncture difficile avec un manque de main-d’œuvre et des taux d’intérêt élevés. Nous allons connaître une période encore plus tendue si nous ne sommes pas en mesure de répondre à la demande sur le marché immobilier et de prendre soin des logements existants ». Ainsi, le rapport estime que 130 000 logements devront être ajoutés pendant la décennie 2021-2031.

Le thème suivant est ensuite pour le moins explicite : « Les enjeux de l’habitation locative : moderniser les réglementations et assouplir les obstacles à la construction de logements locatifs ». Il est entre autres indiqué que « le rapport invite à une réflexion sur la fiscalité municipale afin de notamment éviter de pénaliser le secteur locatif et les objectifs en matière de densité ».

Enfin, dans le quatrième segment « 24 solutions pour résorber la crise de l’offre de logements au Québec » on explique que les enjeux prioritaires ciblés dans l’étude ont été regroupés en trois axes : « 1) s’occuper de l’existant, 2) viser des solutions multiples et 3) miser sur l’efficacité ».

Ce rapport alimentera certainement la réflexion et les discussions des divers partenaires en habitation. « La conjoncture est une invitation à agir et notre association prend acte des recommandations pour en assurer un suivi auprès des décideurs. Ce document est maintenant une référence », affirme le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Marc-André Plante.   

Il intervient par ailleurs dans cet article de La Presse Canadienne relayé par L’Actualité. S’exprimant au sujet de la souplesse administrative demandée par la CORPIQ, en termes de « densité douce » notamment, M. Plante fait valoir que « La densification, ce n’est pas nécessairement de construire des immeubles de 30 étages. Ça pourrait être de permettre un triplex dans un quartier composé d’habitations unifamiliales, ou d’aménager un logement dans le sous-sol d’une maison ou d’un bâtiment accessoire ».

À consulter également, le texte « Pour une offre rehaussée de logements » signé par Jean Sasseville dans Les Affaires. « Un rapport de 135 pages publié mardi pose un regard rigoureux sur le marché locatif qui évite les clichés, autant sur les propriétaires que sur les locataires. (…) C’est le rapport le plus complet à ce jour sur la question de l’habitation locative », écrit l’auteur.

La CORPIQ réagit au projet de registre des loyers de Vivre en ville

Dans ce communiqué diffusé le 11 mai, la CORPIQ se montre catégorique, l’initiative de l’organisme Vivre en ville est « Une bien mauvaise idée ».

« En réaction à l’annonce de jeudi matin, la CORPIQ a communiqué avec La Presse Canadienne pour partager sa désapprobation du projet de registre des loyers », lit-on. Le directeur des affaires publiques, Marc-André Plante, soutient que « de publier le prix des loyers n’aura aucun effet positif sur la crise du logement, car cela ne fera pas augmenter l’offre ».

Au surplus, « la publicisation des loyers pourrait avoir un effet facilitateur pour les propriétaires tentés par la rénoviction et, incidemment, sur la spéculation immobilière », prévient-il. Expliquant que, conséquemment, « il sera beaucoup plus facile et rapide d’identifier les bâtiments qui ont un potentiel de rénovation et, donc, de retour rapide sur investissement. Dans ce cas, ce sont les locataires qui seront les premiers perdants ».

La création d’un registre public des loyers implique divers enjeux juridiques, « dont la question de savoir si les informations y étant consignées seraient reconnues par le Tribunal administratif du logement (TAL) », est-il précisé dans le communiqué.   

Ajoutant que d’être en mesure d’évaluer la valeur des immeubles désavantage les propriétaires en termes de pouvoir de négociation dans le cadre d’une transaction. « Il faudrait se demander si ce registre ne viendrait pas contrevenir à des lois actuelles en matière de libre marché et de compétitivité des entreprises privées », observe en conclusion le directeur des affaires publiques de la CORPIQ.

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