Prévenir les inondations dans les immeubles locatifs : bonnes pratiques pour les propriétaires

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Avec l’intensification des épisodes de fortes pluies au Québec, et particulièrement à Montréal, il est essentiel pour les propriétaires d’immeubles locatifs de mettre en place des mesures concrètes pour réduire les risques d’inondation. Voici un ensemble de bonnes pratiques à adopter.

Prévenir les inondations dans les immeubles locatifs : bonnes pratiques pour les propriétaires

1. Préparation et entretien de l’infrastructure

Le nettoyage régulier des drains et gouttières doit être effectué au moins deux fois par an, au printemps et à l’automne, ainsi qu’après de fortes pluies. Cela concerne les gouttières, descentes pluviales, drains de toit, puisards et margelles. Ce nettoyage évite l’accumulation de débris pouvant bloquer l’écoulement et causer des refoulements ou débordements.

L’inspection des fondations est également essentielle. Il faut vérifier la présence de fissures ou d’infiltrations, appliquer des produits d’étanchéité au besoin ou faire appel à un entrepreneur spécialisé.

Il est recommandé de vérifier le système de drainage autour de l’immeuble. Assurez-vous que le terrain est en pente, de manière à éloigner l’eau des fondations. Il peut aussi être nécessaire d’installer ou d’améliorer les drains français, surtout dans les zones à risque.

L’inspection de l’intégrité du parement extérieur est une autre étape clé. Repérez les fissures ou signes de dégradation des revêtements de maçonnerie, de bois ou d’aluminium. Une enveloppe extérieure endommagée peut favoriser les infiltrations d’eau.

Enfin, la vérification de l’étanchéité des puits de lumière (s’il y a lieu) est importante. Il faut inspecter le calfeutrage et l’état des verres, notamment sur les anciens lanterneaux, afin de prévenir toute infiltration en toiture.


2. Systèmes de pompage et clapets anti-refoulement

L’installation d’un clapet antiretour sur la conduite d’égout principale est souvent exigée par les municipalités. Ce dispositif empêche le retour des eaux usées dans les logements lors de débordements du réseau.

Il est également conseillé d’installer ou d’entretenir une pompe de puisard (sump pump). Une pompe de secours avec batterie est recommandée en cas de panne de courant. Il est important de tester le système avant chaque saison des pluies.


3. Travaux de prévention plus avancés

L’imperméabilisation des fondations passe par l’ajout de membranes ou de barrières extérieures, combinée à un drainage périphérique efficace.

Le rehaussement des ouvertures du bâtiment, comme les bouches d’égout, soupiraux ou trappes de sous-sol, permet de mieux les protéger. L’installation de barrières anti-inondation, qu’elles soient temporaires ou permanentes, est également une bonne pratique.

Enfin, l’adoption de systèmes de gestion des eaux pluviales, comme les toits verts ou les barils de récupération, contribue à diminuer la pression sur les réseaux d’égouts municipaux. Ces systèmes permettent aussi de réutiliser l’eau pour des usages non potables.

Il faut également porter une attention particulière à l’accumulation excessive d’eau sur les toitures plates, particulièrement lorsque les drains sont obstrués. Débloquer un drain de toiture sans précaution peut entraîner une surpression dans le système de plomberie, provoquant ainsi des refoulements par d’autres points d’évacuation, comme les toilettes ou les douches au sous-sol.

La méthode la plus sécuritaire consiste à pomper d’abord l’eau accumulée à l’aide d’une pompe submersible et d’un tuyau d’arrosage, en dirigeant l’eau loin de la fondation, vers un endroit approprié. Une fois la majorité de l’eau évacuée, il devient plus sécuritaire de dégager le drain obstrué.

Dans tous les cas, si le volume d’eau est trop important, si le drain ne peut être débloqué facilement, si la structure du toit semble affaiblie ou si les conditions météo sont dangereuses, il est fortement recommandé de faire appel à un professionnel.


4. Communication et éducation des locataires

Pour soutenir cette démarche, la CORPIQ met également à la disposition de ses membres un modèle de lettre prêt à utiliser. Ce document permet de sensibiliser efficacement les locataires aux bons comportements à adopter en cas de fortes pluies ou d’inondation, et facilite la communication proactive entre propriétaires et résidents.

Il est aussi recommandé de prévoir un plan d’urgence. Celui-ci devrait inclure les coordonnées en cas d’inondation, les endroits où couper l’eau et l’électricité, ainsi qu’une liste de contacts d’urgence (plombier, entrepreneur, assurance).


5. Aspects réglementaires et assurances

Les propriétaires doivent se renseigner sur les exigences de la Ville de Montréal. Certaines subventions peuvent être disponibles pour l’installation de clapets ou la rénovation de systèmes de drainage.

Enfin, il est essentiel de vérifier que sa couverture d’assurance est adéquate. Assurez-vous que votre police couvre bien les dommages liés aux refoulements d’égout ou à l’infiltration d’eau, et faites une révision annuelle avec votre courtier.


En mettant en œuvre ces mesures, les propriétaires contribuent non seulement à protéger leurs immeubles, mais aussi à renforcer la résilience du parc locatif face aux impacts croissants des changements climatiques. Avant de réaménager votre terrain, consultez un expert pour éviter d’aggraver les risques d’inondation liés à un mauvais écoulement des eaux. Une approche préventive, bien planifiée, peut faire toute la différence lorsqu’une tempête frappe. 

Pour consulter notre fiche aide-mémoire qui synthétise nos conseils pour prévenir les inondations, cliquez ici.

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