Des mesures du fédéral visant à contrer la pénurie de logements
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Accroître l’offre de logements locatifs, notamment en favorisant la construction de nouvelles unités et en libérant certaines dédiées à la location à court terme, sont les principaux objectifs des mesures annoncées par la ministre des Finances lors de la mise à jour économique du gouvernement fédéral mardi.
Par Corinne Laberge
L’article de La Presse soulève en introduction « La crise du logement est telle au pays que le gouvernement Trudeau est prêt à sortir le bâton pour assurer la mobilité des travailleurs de la construction entre les provinces. La mise à jour économique présentée par la ministre des Finances, Chrystia Freeland, prévoit 15 milliards supplémentaires pour la construction d’appartements locatifs ».
Rappelant qu’en contexte de pénurie de main-d’œuvre le Canada a besoin de travailleurs pour construire les quelques 30 000 logements locatifs, on apprend que « Le gouvernement compte s’y attaquer sur deux fronts : par l’immigration et par la négociation avec les provinces ».
« Le logement est la grande priorité de cette mise à jour économique à un tel point que le gouvernement y annonce son intention de changer le nom du ministère de l’Infrastructure pour le ministère du Logement, de l’Infrastructure et des Communautés », est-il souligné.
Ainsi, « Les 15 milliards supplémentaires de prêts pour la construction d’appartements à louer à compter de 2025-2026 portent ce financement à plus de 40 milliards ». Le Fonds pour le logement abordable se voit par ailleurs allouer un milliard sur trois ans du fédéral, qui estime que cette somme permettra la construction de 7000 unités. « Il compte aussi stimuler la création de nouvelles coopératives d’habitation en injectant 309 millions de plus pour le programme de développement qui doit être lancé par la Société canadienne d’hypothèques et de logement en 2024 », précise-t-on.
D’autre part, « Le gouvernement tentera également de mieux protéger les propriétaires inquiets de perdre leur maison au renouvellement de leurs hypothèques en soumettant les institutions financières à une charte hypothécaire », rapporte le texte.
TVA Nouvelles consacre cet article à l’énoncé économique de la ministre Freeland. « La part du lion des nouvelles dépenses revient à la suppression de la TPS sur la construction de nouveaux logements locatifs et la construction de logements abordables, des mesures déjà annoncées dans les derniers mois », est-il indiqué.
Suivant le sous-titre « Une autre tuile pour Airbnb », on peut lire que confronté à « une crise du logement d’une ampleur historique, le gouvernement Trudeau donne un coup de pouce aux villes et provinces pour s’attaquer aux plateformes de location à court terme ». Concrètement, à compter du 1er janvier, « les villes qui ont adopté des règlements pourront refuser les déductions fiscales liées aux frais engagés par les locateurs usant de ces plateformes, comme les frais de rénovation ». À cet effet, « Ottawa accordera 50 M$ sur trois ans aux villes pour aider à faire respecter leurs règlements ».
Enfin, ce papier d’Antoine Trépanier relayé par Le Soleil signale que « le logement est une pierre angulaire de la stratégie du fédéral dans sa lutte contre la hausse du coût de la vie ». Les institutions financières se verront donc imposer de nouvelles obligations afin « qu’elles prolongent de façon temporaire la période d’amortissement pour les détenteurs d’hypothèque à risque » et leur offrent « la possibilité de verser des paiements forfaitaires pour éviter un amortissement négatif, notamment ».
Des annonces encourageantes, mais quelques nuances…
À la CORPIQ, nous considérons qu’il s’agit d’une annonce positive du gouvernement fédéral avec un angle encourageant orienté dans le sens de ce qu’il faut faire pour stimuler la construction de logements au sein d’un contexte économique difficile. Cela dit, nous attendons toutefois de connaître les détails concernant l’application de ces mesures et si, par exemple, elles impliqueront certaines conditions.
À propos de l’annonce ciblant les locations à court terme sur les plateformes telles qu’Airbnb, bien qu’intéressante, elle demeure à relativiser selon la typologie de logement, s’il se trouve dans un centre urbain ou s’il est question d’un chalet, notamment.
Pour conclure, en ce qui a trait à la charte hypothécaire, cette mesure peut effectivement contribuer à ce que les propriétaires conservent leurs logements et soient en mesure d’affronter les taux d’intérêt élevés. Nous sommes cependant d’avis qu’il ne faudrait pas que l’initiative encourage les comportements risqués, puisque repousser trop les échéances peut évidemment signifier payer plus d’intérêts en bout de ligne.