Rapport SCHL : Malgré un marché difficile, les hausses de loyer demeurent modérées

Communiqués de presse

Montréal, 31 janvier 2024 - Les augmentations de loyer sont encore relativement modérées compte tenu des fortes augmentations de coûts des propriétaires, coincés par des taux d’intérêt élevés et une forte inflation en ce qui concerne les taxes, les frais d’entretien et les dépenses liées à la rénovation. La CORPIQ constate que les taux d’inoccupation sont bas partout au Québec, une situation qui exige une réponse gouvernementale en termes de construction de logements et d’assouplissements législatifs.

Rapport SCHL : Malgré un marché difficile, les hausses de loyer demeurent modérées

Les propriétaires absorbent une bonne partie des hausses de coûts

Les propriétaires ont été obligés d’absorber des hausses de coûts qui viennent de partout et qui sont hors du contrôle des locateurs québécois. Au cours des dernières années, les municipalités augmentent les taxes de façon prononcée, les primes d’assurances explosent et les coûts des matériaux et mains-d’œuvre pour l’entretien et la rénovation ne cessent d’augmenter. Tous ces facteurs entrainent le secteur locatif dans une spirale qui, malgré les hausses de loyer, ne laisse plus de place à la rentabilité. À tout ceci, s’ajoute en 2023, une hausse subite des taux d’intérêt qui a eu un effet direct sur les paiements hypothécaires mensuels, laissant plusieurs propriétaires dans la tourmente, à court de liquidité. La pression sur les prix des loyers est donc importante, mais de façon générale, une majorité de propriétaires ont absorbé une bonne partie de la hausse des coûts.  

 

5,6% de hausse sur l’île de Montréal

Le dernier rapport de la SCHL révèle des hausses de loyer de 5,6 % sur l’île de Montréal alors que dans la couronne métropolitaine, les augmentations furent plus importantes. Pour la ville de Québec, les hausses demeurent à 4,8 %, en légère hausse par rapport à l’année précédente.

Les loyers sont donc assez bien alignés avec la croissance de 6,5 % des revenus des bénéficiaires d’aide sociale, de pensions alimentaires et du régime des rentes, qui furent donc à l’abri de l’inflation dans le secteur locatif.

Avec une majorité de logements loués à des montants à 1 000 $ par mois, le parc de logements québécois demeure très abordable alors que les loyers sont nettement à ceux observés dans le reste du Canada. Rappelons que la portion de locataires qui payent moins de 1 000 $ par mois de loyer est de 60 % à Montréal, 64 % à Québec et 79 % pour le reste du Québec.

 

L’impact des taxes municipales dans les hausses de loyer

Il n’y a pas de miracle, au rythme où vont les hausses de taxes et d’assurances, les hausses de loyer deviennent inévitables. « Les propriétaires agissent simplement comme intermédiaires entre les municipalités et les locataires en incluant les taxes dans les loyers. Les locataires ne reçoivent pas de compte de taxes, mais subissent directement les hausses de taxes qui commencent à peser de plus en plus dans les loyers. Les propriétaires se trouvent souvent contraints d’absorber eux-mêmes une partie des augmentations de taxes, ce qui rend le tout vraiment difficile pour tout le monde », explique Benoit Ste-Marie, directeur général de la CORPIQ.  

 

L’urgence de construire et d’encourager la détention à long terme du parc locatif

Le manque de logement un peu partout au Québec est un réel problème. Plus de 100 000 unités de logement dans le marché québécois sont nécessaires dès maintenant, et 600 000 de plus que la construction normale aurait engendré d’ici 2030.

En mode solution, il s’agit d’installer un cadre règlementaire et fiscal qui favorise la rénovation du parc actuel et l’ajout massif de nouveaux logements. Pour une deuxième année consécutive, les mises en chantiers sont particulièrement faibles. Les gouvernements devront appuyer une relance accélérée de la construction de logements, et ce partout au Québec. 

Quant au cadre règlementaire, le gouvernement du Québec devra faire davantage pour rétablir l’équilibre et la confiance. En plus des mesures annoncées, nous sommes en faveur d’un assouplissement des dispositions autour de la section G du bail et d’une amélioration des conditions d’investissements pour l’entretien et la rénovation du parc locatif. Benoit Ste-Marie, indique que « tant que le mode locatif ne sera pas rentable, des milliers de logements vont quitter le marché chaque année, alors qu’au contraire, il devrait s’en ajouter. L’exemple du secteur du condo locatif est probant, avec des milliers de condos locatifs qui sont mis en vente et quittent le marché locatif, faute de rentabilité. Un phénomène semblable s’opère aussi du côté des plex : l’intérêt pour louer dans le contexte actuel est de moins en moins palpable, de nombreux propriétaires perdent de l’argent mois après mois ».  

 

À propos de la CORPIQ

Organisme à but non lucratif réunissant 30 000 propriétaires et gestionnaires qui possèdent près de 600 000 logements et condos locatifs. Les propriétaires québécois procurent un logement à 1,4 million de ménages locataires et possèdent, dans sept cas sur dix, un duplex ou un triplex. 

Information et demandes d’entrevues :

Benoit Ste-Marie

Directeur général – Corporation des propriétaires immobiliers du Québec

Cellulaire : 514-249-1691

Courriel : olbell@corpiq.com

 

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